<< Be My Escape >> ||PV: Anthony

Il est plus de deux heures du matin. J'arrive toujours pas à dormir. Rien ne me tracasse spécialement. Mais j'arrive pas à trouver le sommeil. Ou plutôt il n'arrive pas à me trouver. Je déambule dans les couloirs de l'internat. Anthony n'est pas rentré ce soir. Encore. Ca fait plusieurs nuits que je l'entends rentrer très tard. Certainement à cause de Jessika. C'est la première fois que je vois Anthony accro a une fille. Ca me semble irréel. Il semble vraiment amoureux. Et il y a quelques semaines ils ont eu un problème. Jessika était sortie au Queen et elle est resortie dans la rue bourrée. Anthony était parti chez un pote pour prendre je ne sais quelle drogue. Et lorsqu'il est resorti il est passé par la rue du Queen et a percuté violemment Jessika. Elle est restée dans le coma. Lui s'est évité la prison et la désintox. Grâce à son avocat je crois. Bref depuis qu'il est sorti de l'hôpital il va mal. Très mal. Très très mal même. Je ne l'ai vraiment jamais vu comme ca. Je le plains. Je me sens mal pour lui. Il ne me parle pas beaucoup. Il ne parle à personne. J'aimerais pouvoir l'aider. Mais je ne sais pas comment faire. Avec une fille c'est différent. Elle a besoin de câlins. D'une oreille attentive. Je sais comment faire avec les filles. Je le fais souvent. Mais là avec Antho c'est totalement différent.
Bref je déambule dans les couloirs. iPod à fond dans les oreilles. Nirvana. Que du bonheur. J'ai mon bas de survêtement et un gros sweat gris. Et je marche. En attendant que le sommeil vienne à moi. Quel idiot celui là d'ailleurs. Je me dirige vers le foyer. Il n'y a qu'une lumière d'allumée. Un mec est assis dans un fauteuil. Il semble ne pas m'avoir entendu. Je le reconnais. C'est Anthony. Et dans sa main c'est... Un couteau ? Mes yeux sortent de leurs orbites. Il est en train de se taillader. De se charcuter. De se mutiler. Mais pourquoi il fait ca ? Je reste un instant à le regarder faire ca. J'enlève brusquement les écouteurs de mon iPod et les fourre dans ma poche. Je me précipite vers lui. Il est en pleurs. Je lui arrache le couteau de la main. Le sang dégouline sur son bras. Je suis à genoux en face de lui.

" Anthony... mais qu'est ce que tu fais ? Ca va pas ou quoi ? Arrête ca !!! "

Je tiens le couteau dans ma main. Je parle dans un murmure. Je ne veux pas être dûr avec lui. Je ne veux pas l'engueuler. Je veux comprendre. Merde quoi. C'est mon cousin quand même. Même si on n'est plus très proches je veux pas le perdre. Et je veux surtout pas qu'il se mutile comme ca. Je lève les yeux vers lui. Il semble épuisé. Au bord du désespoir. Il me fait peur. Je ne l'ai jamais vu dans un état pareil.

J'ai passé toute ma soirée à l'hôpital. J'ai réussi à convaincre une infirmière afin que je reste longtemps avec Jessika. Je suis resté à ses côtés jusqu'à ce qu'elle s'endort, alors que je jouais tendrement dans ses doux cheveux blonds. Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais pas comment j'ai pu autant m'attacher à elle, mais tout ce que je sais, c'est que je ne peux pas être séparé de Jessika. C'est comme ma moitié, celle qui me complète. Si elle n'est pas là, je ne suis rien. Je n'ai jamais été amoureux avant de la connaître. Avant, je disais toujours que l'amour n'existait que dans les films, et que le sexe était la réalité. Je couchais avec le nombre de filles que je voulais, sans m'en lasser. Mais mon coeur m'avait joué des tours, et voilà que j'étais amoureux pour la première fois en 18 ans. Je ne sais pourquoi c'est arrivé si soudainement. Mais je ne me pose plus de questions sur cela. Je me dis que ça devait arrivé, c'est tout. Moi fataliste? Non. Juste réaliste.

Je quitta Jessika à minuit, ne faisant pas de bruit. Je n'étais pas fatigué alors je traîna un peu dans les rues... Fumant un joint, me défonçant, je finis par revenir enfin au bahut. Je ne monta cependant pas dans ma chambre. Je vais au foyer qui je sais, à cette heure-là, sera désert. Pendant une bonne heure et demi, je reste allongé sur un des sofas, à regarder le plafond, pensif. En fait, je me contrôle pour ne pas me mutiler, encore... J'en ai marre de tout ça. J'aimerais tant tout arrêter... mais je ne peux pas. Je n'en suis pas capable. Je garde toute cette souffrance en moi depuis tellement longtemps... Je ne parle à personne depuis l'accident. La seule personne à qui je parle est Jessika, et encore, on reste souvent silencieux, dans les bras l'un l'autre. Bref. J'étais donc étendu sur le sofa lorsque, finalement, je me redressa. Mon couteau rétractable était toujours dans la poche de mon pantalon. Soupirant, je le pris dans ma main et monta la manche de mon sweat. Posant la lame sur mon poignet, je ferma les yeux et commença à l'enfoncer dans ma chair, le glissant ensuite pour faire une profonde entaille. J'en fis plusieurs. Les sentiments remontant à la surface, je sentis les larmes malgré moi se mettre à déborder de mes yeux bleus. Merde alors. --" Je n'y fis pas attention...

C'est alors que j'entendis des bruits de pas. D'un coup, mon couteau m'est furieusement arraché des mains. Je lève les yeux. C'est mon cousin, Jules, qui est là. Il semble terrifié. Moi aussi. Je ne sais plus ce que je fais. Appeuré, je baisse les yeux vers mon bras et lui dit, en un souffle:

« laisse-moi Jules... te mêle pas de ça... »

Je suis toujours comme ça depuis que c'est arrivé. Je repousse toute aide, ce qui me nuit grandement.

Toujours à genoux. Devant lui. Toujours son couteau rétractable dans ma main. Je le replie. Le pose sur la table basse. Apeuré. Effrayé. Inquiet. Voilà les émotions qui me dominent. Qui nous dominent. Oui lui aussi. Je lis bien dans son regard de la peur. De l'inquiétude. Il me demande de ne pas m'en mêler. De le laisser. J'en suis incapable. Je ne peux pas le laisser la. Seul. Avec ses larmes. Sa tristesse. Son desarroi. Son inquietude. Je ne peux pas le laisser seul avec ses pensées morbides. Je ne peux pas le laisser se mutiler sous prétexte qu'il ne peut pas extérioriser sa douleur. Je me lève rapidemment et vais chercher un rouleau de papier absorbant derrière le comptoir. J'en prend un morceau et le presse contre les plaies de son bras. C'estdoncnpour cela qu'il rentre très tard la nuit en ce moment. Je m'en veux de ne pas avoir été me ballade par ici avant. J'aurais pu éviter qu'il continue de se charcuter. Je savais qu'il n'allait pas bien. Qu'il était vraiment mal. Mais je ne pensais pas que ça soit au point de couloir se detruire. Les larmes coulent toujours sûr ses joues. J'essaye de me souvenir de la deniers fois que je l'ai vu pleurer. C'était lorsqu'on avait huit ans. On était tombés de notre cabane dans l'arbre. Une chute d'au moins trois mètres qui avait fait mal. Je relève la tête et le regarde dans les yeux. J'appuie toujours le papier absorbant contre son avant bras. Dans un murmure...

" Antho qu'est ce qui va pas ? Pourquoi tu te fais du mal ? Pense à Jessika, pense à moi, à tes amis... Eh cousin j'veux pas que te fasse du mal ok ? Tu peux me parler j'suis la tu sais !"

Je sais pas trop quoi lui dire. On est beaucoup moins proches aujourd'hui qu'avan mais cela n'empêche en rien me fait que j'ai toujours de la'affection pour lui. C'est mon cousin après tout. Un membré de ma famille. Ses yeux sont remplis de larmes. Ses pupilles sont dilatées. Il vient de fumer pour sûr. Je pousse un soupir. Je n'aime vraiment pas le voir ainsi.

Je déteste pleurer. Encore plus devant quelqu'un. Avec Jessika, je fais tout pour me contrôler. Mais là, je n'avais pas du tout prévu me faire prendre au fait par mon cousin. Au moins, c'est quelqu'un qui me connaît, et qui m'a déjà vu pleurer. Oui bon, j'étais plus jeune, mais quand même. Je le vois alors se lever pour aller chercher du papier absorbant, qu'il vient poser sur mon bras pour enlever le sang. Je dévie le regard, gêné, le laissant faire. Comme il presse un peu sur les plaies, cela chauffe alors je ferme les yeux pour ne pas penser à la douleur. Pourquoi est-il là à deux heures du matin? Ne devrait-il pas dormir? --" Quoi que, moi aussi je ne devrais pas être là... 'fin. Il me parle alors. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je lève les yeux vers lui... l'observe nettoyer mon bras comme un grand frère...

« je... je voulais pas... c'est arrivé tout seul. je me sentais mal et j'en avais besoin... ne dis ça à personne... »

Je n'ai pas envie que tout le monde le sache. Je sais déjà comment je vais me faire regarder. Comme si j'étais un vrai monstre qu'on doit abattre avant qu'il fasse du mal aux autres. J'ai ce problème... c'est juste que je ne l'assume pas encore. Je n'ai pas envie de me tuer. Qu'il soit rassuré sur ça. J'aime trop la vie pour la quitter si jeune. Seulement, me faire mal m'aide à surmonter les étapes difficiles de ma vie en ce moment. Je sais que ce n'est pas bien. Et que, si je veux arrêter, je devrai voir un psychiatre... mais je ne veux pas arrêter. Ou tout du moins, je n'en ai pas le courage. Pour la première fois de ma vie et bien... je montre que je suis humain, moi aussi. Avant, rien ne m'atteignait. Et bien, cela a changé à cause d'un tragique accident. Si Jessika n'aurait pas survécu, alors là j'aurais certainement mit fin à ma vie. Mais elle vit encore et m'a pardonné. Je regardais donc mon cousin, mal à l'aise.

« c'est stupide à dire venant de moi... mais je m'en veux d'avoir tant fait souffrir Jessika... elle ne le mérite pas... je l'ai trompé tant de fois et elle a toujours fermé les yeux... comment peut-elle fermer les yeux sur l'accident hein? elle... elle aurait pu mourir par ma faute... »

Je ne me confis jamais. Ce n'est pas mon genre. Alors ce que je viens de confier est beaucoup pour moi... d'ailleurs, jamais avant aujourd'hui je m'étais confier à Jules, même si c'est mon cousin et que je suis proche de lui...

Il détourne le regard. Gène ? Je ne sais pas. Je suppose. Je continue de le soigner. Avec du simple papier absorbant c'est pas gagné. Ses larmes sèchent un peu. Il 'a pas l'habitude de se montrer ainsi. De se montrer vulnérable. Je ne le juge pas. Je ne peux pas me le permettre. Je ne suis personne pour juger sa vie. Personne si ce n'est son cousin. Je me sens un peu comme un grand frère la envers lui. J'ai l'habitude de ce rôle. Faut dire qu'avec ma petite soeur et mon petit frère j'ai eu du fil a retordre. Pourtant Antholy a un an de plus que moi. Et c'est moi qui tient le rôle de grand frère. Le monde est parfois très étrange. Il me demande d'en parler a personne. Évidemment que je ne dirais rien. Je me demande si Jessika est au courant elle. Il me dit qu'il se sentait mal. Qu'il avait besoin. Il ne s'est jamais confié de sa vie. C'est peut etre ça qu'il lui manque. Quelqu'un a qui il pourrait se confier. Je lui répond calmement en essayant d'effacer toute notion de stress dans ma voix.

" Je dirais rien Antho. T'as ma parole. T'étais pas obligé de t'infoiger ça ! Tu pouvais venir me parle. Tu le sais que je suis la moi. Et jamais je me permettrais de te juger sur quoique ce soit. "

Il me dit qu'il s'en veux de la faire souffrir. Il ne comprend pas comment elle a fait pour le pardonner de toutes ses tromperies et de l'accident. Moi j'ai la reponse. Elle est simple. Jessika l'aime c'est tout. Elle est amoureuse. Elle tient a lui plus que tout. C'est a la fois aussi simple et aussi compliqué que ça.

" Cherche pas trop loin mec. Elle t'aime c'est tout. Elle est amoureuse. Et quoique tu dise ou quoique tu fasse elle te pardonnera. C'est comme ça. Faut pas chercher plus loin. "

Je soupire un instant. J'enlève le papier absorbant de son bras. Il est gorgé de sang. Son bras est mal en point. Il est blanc. Très pâle. Semble faible. Comme le bras d'un cadavre. Cadavre. Ce mot me fait penser a moi. A l'état dans lequel j'étais après ma rupture avec Sephora. Un cadavre ambulant. Je lui avais fait du mal aussi. J'avais trahi notre promesse. J'avais embrassé une autre fille. Résultat : elle m'avait quitté. Et elle avait eu raison car je nous avais trahi. Après cette doulureuse rupture j'ai fait une ttative de suicide. Qui par la faute de ma très chère meilleure amie a echoué. A part elle et moi personne n'est au courant de ça. Peut être que si j'en parle a Anthony ça l'aidera. Je sais pas en quoi. Mais je peux toujours essayer.

" Tu sais arès ma rupture avec Seph'... J'ai fait une tentative de suicide. Je voulais me jeter du toit après avoir bu et m'être drogué mais Sixtine m'en a empêché. Ça aurait rien arrangé que je saute. On etait même plus ensembles. Alors que toi tu es avec Jessika et même si tu lui as fait du mal elle t'as pardonné. Alors t'as le droit de t'en vouloir mais te mutiler ça arrangera rien. Vraiment rien. Tu ferais mieux de parler Antho. Et je parle pas d'un psy mais de quelqu'un autre que Jesskia dont tu te sens proche. Y a d'autres personnes que Jessika qui tiennent a toi ici. Sinon je serais pas la en train d'essayer de te faire entendre raison..."

Je sais pas si ma tirade aura étée bénéfique mais il fallait qu'il sache ça. Il fallait que je lui dise. Ça me fait vraiment de la peine de le voir dans cet état la.

Il me promet qu'il ne dira rien à personne. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance. Qui sait, peut-être ira-t-il tout raconter à une personne plus âgée pour pouvoir avoir des conseils et pouvoir m'aider. J'ai peur qu'il fasse cela. Dans la plupart des cas, il y a toujours quelqu'un qui va parler pour obtenir de l'aide pour la personne. Peut-être que c'est ce que Jules fera... je n'en sais rien. Je décide de lui faire confiance. Il continue en disant que j'aurais du venir lui parler au lieu de m'infliger ça. Pour lui dire quoi? "Eh mec, tu sais, j'ai vraiment envie de m'ouvrir les veines là. Ma copine est dans le coma à cause de moi, et j'ai envie de me retrouver six pieds sous terre tellement j'ai honte". Non, je ne pouvais tout simplement pas aller lui dire comment je me sentais. C'est impossible.

Je lui murmure un petit "merci" à peine audible. Oui, merci d'être là pour m'écouter, et m'aider. Il enchaîne en disant de ne pas chercher pourquoi Jessika m'a pardonné tant de fois. Selon lui, c'est parce qu'elle est amoureuse de moi, tout simplement, et qu'il n'y a pas d'autres choses à comprendre. J'hausse les épaules. Sans doute. Il enlève le papier devenu rouge de mon bras. Les plaies saignent encore, mais beaucoup moins. J'ai tellement honte de moi... Il me raconte alors une partie de sa vie dont je ne connaissais même pas. Une tentative de suicide...Je n'y aurais jamais pensé. Comment cela était-il arrivé? Selon ses dires, c'était à cause d'une histoire d'amour. Après sa rupture avec une fille. Je lui fais un mince sourire triste... et secoue la tête lorsqu'il me dit que parler me ferait du bien. Je sais qu'il a raison, mais je suis incapable de parler.

« je suis désolé pour ce qui est arrivé...
mais je peux pas parler... c'est impossible... j'ai essayé, souvent... mais je bloque toujours... »

Déjà, là, c'est impressionant que je ne me sois pas fermé avant. Sûrement la drogue qui m'aide à m'ouvrir.

" T'as pas a être désolé. C'est comme ça. C'est arrivé c'est tout. J'te demande juste d'enparler a personne... "

Je repose un papier sur son bras. Il se le tient. Je me relève. Je prend le couteau dans ma poche. Je m'assieds sur le canapé a côté de lui. Il semble vraiment mal. Je me demande pourquoi il a tant de mal a parler. C'est un garcon sociable. Gentil. Agréable. Ça doit être facile pour lui de se faire des amis. Il est populaire en plus. Il suffît de voir le nombre de fillesqu'il a mis dans son lit. C'est vrai ça tient. Je l'ai souvent vu en compagnie d'une fille. Mais je ne le vois pas souvent traîner avec des garçons. C'est bizarre je trouve. Tous les garçons ont des amis. Tous ont un meilleur ami. Quelqu'un a qui se confier. Je me demande si c'est le cas d'Anthony. Il presse sa main sur le papier absorbant. La douleur doit être forte. Je le regarde un instant.

" Dis, pourquoi t'en as pas parlé a ton meilleur ami ou quoi ? 'fin pas du fait que tu te... mutiles. Mais a propos de ce que tu ressent et tout ? "

Je me mords un instant la levre.

" Desolé j'dois être ch**** avec mes questions. T'es pas obligé d'répondre. "

C'est vrai ça. Je dois le gaver a le questionner comme ça. On a pas l'habitude de parler tous les deux et la j'le retrouve en train de se faire du mal et en plus je lui pose 10 000 questions. Je dois vraiment être insupportable des fois. Gêné je détourne la tête.

« t'inquiète pas, je dirai rien »

Ce n'est pas mon genre d'aller tout répéter. Je ne suis pas comme Miss Hell. Je déteste les personnes qui vont aller parler des autres en secret, pour dire des choses dans leur dos. Alors je ne suis certainement pas comme ça. 'fin bref. Je le regarda alors s'asseoir, prenant le couteau pour le fourrer dans la poche de son pantalon. Je fronce les sourcils. Croit-il vraiment que m'enlever ce couteau m'empêchera de me mutiler? Il y a tellement des trucs coupants que je finirai bien par en trouver d'autre. Et puis, je peux aussi m'en racheter hein. Ce n'est pas l'argent qui me manque. 'fin bref. Je ne dis rien sur cela et l'écoute me poser une autre question. Ou plutôt, des questions. >< Je soupire, il s'en rend compte et s'excuse en me disant que je ne suis pas obligé de répondre. Mais j'ai envie d'y répondre.

« c'est rien... menfin. je ne me confie jamais, c'est tout. enfin, si, mais juste à ma confidente. et ça fait longtemps que je ne lui ai pas confié quelque chose comme ça... »

Pourquoi je me confie à une fille et non un mec? Car je me sens plus en confiance de me confier à ma confidente. Une fille, ça écoute. Ça comprend. Ça redonne le sourire. Ça sait réconforter. Un mec... disons que ça a plus de misère. c'est tout. Mais j'ai des amis aussi. Je ne me tiens pas juste avec des filles. Si Jules me voit plus souvent avec des filles, c'est seulement un hasard, car je me tiens beaucoup plus avec des mecs. J'ai ma bande avec qui je traîne toujours, avec qui je fume et tout. Mais les filles avec qui je traîne, ce sont des nanas avec qui j'ai l'habitude de coucher. Ou encore des petites nouvelles que j'essaie de mettre dans mon lit. Il faut savoir faire la différence. Lorsque je parle à une fille, c'est en grande partie pour la mettre dans mon lit. Sinon, bah j'ai ma meilleure amie et ma confidente. Sans oublier ma petite-amie. Ce sont les trois principales filles dans ma vie. Le reste, elles ne comptent pas.

« mec, rends-moi mon couteau... --" »

Je sais qu'il ne dira rien. C'est mon cousin. Il a ma totale confiance. Il a quelqu'un a qui se confier apparemment. Une fille. Il a raison. C'est beaucoup plus rassurant qu'un garçon. Ça sait parler. Écouter. Réconforter. Je crois que je vais finir par avoir l'esprit d'une fille moi a force de traîner avec elles. Je sourit a Anthony. Sa deuxième phrase me laisse coi un instant. Son couteau ? Ah oui. Je ne l'ai pas mis dans ma poche dans l'intention de ne pas le lui rendre. C'est simplement pour que, au cas ou quelqu'un paseerait par la, qu'il ne voit pas un couteau couvert de sang. Les interpretations pourraient vite être louches. Je souris a Anthony et lui rend son couteau.

" Desolé c'était pas fait exprès. "

Il me sourit en retour. Et maintenant ? On fait quoi ? On laisse le temps passe ? On parle plus ? Non. C'est pas mon genre. Je suis pas non plus du genre a combler les vides par des phrases inutiles. Je repense a notre enfance. Celle qu'on a vécu tous les deux. Comme les deux doigts de la main. Toujours fourrés ensembles. Et au collège on s'est un peu séparés. Lui plutôt tourné vers la drogue et moi plutôt vers Sephora.

" Eh Toto tu sais, j'veux pas te perdre hein, j'tiens a toi quand même cousin "

C'est maladroit. Mais c'est sorti tout seul. Pour le "Toto" j'ai peut être fait et gaffe. C'est comme ça qu'on nous surnommait quand on était gamins. Toto et Juju. Il n'a l'air de m'en vouloir. Il sourit. Ça me soulage. C'est drôle la vie parfois. Vous êtes extremment proche de quelqu'un pendant plus de dix ans et après vous ne vous voyez quasiment plus. La seule chose que je sais c'est qu'Anthony est mon cousin le plus proche. Je supporterais pas de le perdre. Pas après tanT d'années.

» « you're a womanizer, baby. » // anthony
» Rendez-vous du midi (PV Anthony)
» « Party, Alcohol and Accident » with anthony