<< I pull myself together >> ||PV: Perrine

Abasourdi. Anéanti. Assasiné. Béat. Incrédule. Hébété. Ahuri. Pas le temps de lui dire un mot. Dans ma tête j'essaye de reclasser les idées qu'elle a sorti.
Flirt avec ma meilleure amie. Elle parle de Sixtine. De lorsqu'elle m'a embrassé sur le toit. J'ai beau ne pas l'avoir engueulée sur le moment il n'empêche que je me suis éloigné d'elle. J'évite les contacts physiques on va dire. C'était une erreur. Un moment de faiblesse de sa part. Sur le coup je ne lui en voulais pas. Maintenant que je sais que ca a touché Perrine, je lui en veux. Et je ne vais pas me gêner de le lui faire savoir.
Les mots doux tout droit sortis d'un navet romantique que j'offre avec quelques sanglots à mon ex. Merde. Sephora. Là j'avoue. Je suis coincé. Sephora c'est toute ma vie. Celle avec qui j'irais dans la tombe. Celle à qui je dois ma vie. Je ne sais pas où j'en suis avec elle.
La seule chose dont je suis sûr c'est que j'aime Perrine. Différement de Sephora certes mais cela n'empêche que je l'aime. Un amour passionel. Un amour fou. Comme quelque chose de surréalise. Quelque chose qui me manquait. Avec Sephora c'était l'amour inconditionnel. Le grand amour. Le vrai. Le pur. Avec Perrine c'est totalement différent. C'est le goût du risque. De l'aventure. De la passion. J'aime Perrine. Sincérement. Je ne la laisserai jamais tomber. Pas en ce moment. Zephyr s'est éloignée. Gabriel semble avoir disparu de la surface de la Terre. Je lui ai promis d'être là. Je resterais là. Quoiqu'il se passe. Quoiqu'il arrive. Même si elle ne veut plus de moi. Même si elle me hait. Même si elle me déteste. Je m'évertuerais encore et toujours à la protéger. A la faire aller mieux. A la rendre heureuse.
Je suis cloué sur place. Sans avoir eu besoin de dire un mot elle m'a cloué le bec. Je ne sais pas par où commencer pour répondre. Je m'approche d'elle. M'assied sur le lit. Elle est toujours debout. J'esssaye de me remettre les idées en place. Je suis tout bonnement et tout simplement un crétin. C'est tout. Quoique je fasse je fais du mal aux personnes que j'aime alors que je me tue à essayer de les rendre heureuse. Quelque chose cloche chez moi.

" Perrine, je... Oui tu as tort. Sur deux points au moins. Je ne flirte pas avec Sixtine ok ? C'est ma meilleure amie, c'est normal que je passe du temps avec elle. Elle a fait un faux pas. Je lui en veux je te le promet. En ce qui concerne Sephora, c'est différent. Je ne sais pas comment te l'expliquer. Je l'aime c'est vrai. Mais différemment. En ce qui concerne la "pauvre fille avec qui je couche", sache que cette fille là m'a fait retrouver une partie de mon équilibre ok. Et oui je t'aime Perrine. Je t'aime ! C'est pas parce que je te le dit pas à tout bout de champ que je le pense pas. Je t'aime. Tu m'as radicalement changé. Et quoique tu dises ou quoique tu penses, je te lacherais jamais. A l'hôpital lorsque j'ai cru que... que c'était... que c'était fini, j'avais l'impression que ca servait plus à rien de continuer sans toi. Je... Je suis heureux avec toi et je t'aime crois le. Je sais plus où j'en suis mais je sais que je suis bien avec toi... "

Je ne peux rien ajouter d'autre. Je ferme les yeux. Je ravale des larmes qui me rongent. J'attend quelque chose de sa part. Une gifle. Deux même. Trois s'il le faut. Un coup de poing. Je ne sais pas. J'attend qu'elle réagisse. Qu'elle parle. Qu'elle reste là. Qu'elle parte en claquant la porte. Mais qu'elle fasse ou qu'elle dise quelque chose. Je ne mérite pas d'être heureux. Je ne mérite pas cette fille. Je ne mérite pas Perrine. Je fais du mal aux gens que j'aime. C'est ca l'amour finalement ? S'évertuer à rendre quelqu'un heureux pour au final lui faire du mal et le blesser profondémment ?

Wow. Sa réponse m'abasourdi. Elle ne m'a jamais débité autant de mots en si peu de temps. Je sais plus ce que je dois penser. Ni ce que je dois faire. Mais y'a une chose dont je ne doute pas. En cet instant même j'ai envie d'être avec Perrine. Pas avec Sephora. Avec Perrine. Cetet fille qui me fait changer. Qui me fait grandir. Qui me fait évoluer. De jour en jour. D'heure en heure. Tout le temps. Constamment. Elle reparle de lorsqu'elle a plongé dans la drogue. C'est moi qui l'ai aidé à s'en sortir. Moi qui ne supportait pas de voir cette fille, quasiment inconnue, se bouffer la vie à cause de ces conneries. Elle avait fait ca pour quoi ? Peine de coeur. Elle avait étée blessée. Trahie. Si j'en fais de même ca va recommencer. La spirale infernale. Le vice de la drogue. Je me souviens très bien de ce que je lui avait dit. Je lui avait dit de laisser le passé derrière elle. D'aller de l'avant. Et aujourd'hui voilà qu'elle me retourne mes propres paroles. Mes propres mots. En pleinde figure. Prend ca Jules ! Elle a raison. Mais je ne peux pas. Avant Perrine j'ai fait des promesses à Sephora. Je ne pourrais jamais les trahir. La seule promesse que j'ai faite à Perrine est celle d'être toujours là pour elle. Parce que je sais que pour le moment je ne peux rien lui promettre de plus. J'espère que ca va durer. Perrine et moi. Mais je sais que ca ne sera pas infini. Son tempéramment de supériorité revient au galop. En même temps je la comprend. Même si j'aime Sephora, Perrine ne passera jamais pour la roue de secours. Je ne dis rien. Je ne la regarde pas. Elle fait les cent pas. J'ai peur de croiser son regard. Je garde la tête baissée comme un gamin qu'on enguelerait. Je ne suis pas ce gamin là. Elle s'arrête de parler un instant. On entend plus que les battements désordonnés de mon coeur et ma respiration haletante. J'attend qu'elle continue ou qu'elle fasse quelque chose. Je ne mérites qu'une gifle. Une bonne et vieille gifle mais méchante. Celle qui laisse une trace rouge sur le visage. Celle que nos parents nous ont mis. Celle qui te fait prendre conscience de tout. Je ne mérite que ca. Je l'attend. Ses pas se rapprochent de moi. Elle s'agenouille devant moi. Je relève la tête. J'ai peur de son regard. De l'expression de son visage. Elle n'a pas l'air énervée. Son regard brille. Elle refoule ses larmes. Je déglutis en attendant la suite des évènements. Je l'écoute parler. Mais ses paroles sont comme un fond de musique qu'on entend très peu. Je suis conscient de ces propos. Je sais que mon cerveau les emmagasine. J'aurais tout le temps d'y repenser une fois qu'elle sera partie. Qu'elle aura claqué la porte. Qu'elle m'aura laissé. Parce qu'elle aura eu raison. Je soutiens son regard. Bleu azur. Des yeux qui expriment à la fois la souffrance, la tristesse, le désir et... l'amour ? Mon coeur a un raté. Je prend conscience des mots qu'elle vient de dire. Je t'aime Jules. Sa voix prononcant ces paroles retentit dans mes oreilles. Tel un écho. Quelque chose d'infini. Qui ne s'arrêterait jamais. Je soutiens toujours son regard. Oui. C'est de l'amour que je lis dans ses yeux. J'imagine que c'a été dur pour elle de me dire ca. Si elle me le dit c'est qu'elle le pense. Est ce que je mérite vraiment son amour ? J'en ai aucune idée. Mais pour le moment je sais que j'ai envie d'elle. De la serrer dans mes bras. De la réconforter. Alors je ne répond rien. Je ne répond rien et je passe mes mains derrière sa tête. Je l'attire vers moi. Mes lèvres se collent aux siennes. Brutalement. Cela n'a rien de doux. Rien de tendre. Je ne l'ai jamais embrassée ainsi. Même le premier soir. Je ne sais pas ce que je cherche à exprimer à travers ce baiser. Tout certainement. Sans interrompre notre baiser, en l'aprofondissant même, ja la soulève et l'allonge sur le lit. Elle ne dit rien. Elle se laisse faire. Je ne pense plus à rien. Rien. Rien si ce n'est nous deux. Nos lèvres. Nos respirations saccadées. Elle est allongée sur le lit. Moi au-dessus d'elle. Je l'embrasse avec fougue. Avec passion. Je ne sais pas comment répondre à ses mots. Alors j'agit.

Elle rompt le baiser. Je me sens mal. Je me sens mal d'être avec elle. De la faire espérer. Pour quelque chose qu'elle n'aura pas. Moi. Je garde mes bras autour d'elle. Sa tête posée sur mon torse. Je réfléchis. Je ne sais pas quoi faire. Perrine m'apporte beaucoup. Elle me fait grandir de jour en jour. Constamment. Elle me fait changer. Evoluer. Mais quand je vois Sephora je me dis que je ne veux qu'elle. Elle représente la femme idéale. Celle dont je sais qu'elle sera la mère de mes enfants. Celle à qui je dirais "oui" devant l'autel. Elle est mon futur. Elle a été mon passé. Et inconsciemment je sais qu'elle est quelque part au fond, mon présent. Ses paroles me touchent. Au plus profond de moi même. Je sais qu'elle me fait devenir mature. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je suis bien là avec elle. Mais j'étais bien avec Sephora sur l'herbe du campus. Pourquoi faut-il que ca m'arrive à moi ? Quoique je fasse. Qui que je choisisse. L'une des deux souffrira. Et moi avec. Je déteste faire souffrir les gens que j'aime. C'est ma hantise. Et pourtant l'une des deux souffrira. C'est indéniable. Si je rompt avec Perrine elle va se replonger dans la drogue. Si je ne me remet pas avec Sephora elle va faire de même. Pourquoi ca existe cette merde ? Vous pouvez me le dire ? Je me déteste. Je me hais au plus profond de moi même. J'ai tant bataillé pour être avec Perrine. Je ne sais plus ou j'en suis. Elle m'embrasse. Fougueusement. Je répond à son baiser. Comme si c'était le dernier. Celui que je ne voudrais jamais oublier. Notre baiser. Celui qui est symbolique de notre relation. La fougue. La passion. Elle se détache de moi et repose sa tête sur moi. Elle me demande de choisir. Elle ou Sephora ? Le passé&l'avenir ou le présent. L'évolution ou la stagnation. La fougue&la passion ou la douceur&la tendresse. Perrine ou Sephora. Elle pleure. Je ne l'ai jamais vu pleurer. J'essuie ses larmes d'un revers de la main. Je n'aime pas la voir triste. Je n'avais pas prévu une soirée comme ca. Mais il faut que je m'expliquer. Par où commencer ? Je ne sais pas.

" Je... je sais pas Perrine. Je veux pas te décevoir. Je veux pas la décevoir. Je veux faire le bon choix. J'ai besoin de toi aujourd'hui, dans mon présent. Mais je sais pertinement que dans 2 ans, 5 ans, 10 ans, c'est d'elle dont j'aurais besoin. Pour continuer ma vie. J'ai besoin de toi parce que tu me fais grandir, chnger, évoluer. Et j'aime ca. Mais je sais pas... J'aurais peut-être plus besoin de toi en tant qu'amie. Tu m'apportes tellement Perrine. Je ne pourrais pas te perdre. Ca serait impossible. C'est inimaginable. Mais je ne veux perdre ni toi ni elle. Je suis pas un mec bien Perrine. Loin de là. Regarde. Je fais souffrir les gens que j'aime. Je suis égoïste. Je pense qu'à moi. Qu'à mon petit bonheur. Je te mérite pas Perrine. Je mérite pas que tu m'aimes. Je mérite pas que tu tiennes à moi. Que tu te battes pour moi. Que tu pleures pour moi. Je mérite une bonne gifle. Je mérite que tout le monde me tourne le dos. Je suis mauvais. Toxique. Et je veux pas t'infliger ca. "