Qui va pousser l'autre le premier ? PV West

Une vague envie de s'endormir m’enflamma . Les cheveux sur le visage, les yeux mi-clos, seul les voix tonitruantes des élèves autour de moi me fis rester éveillé. « Nom d'un chien, ils vont la fermer oui ? » Non je n'étais pas de mauvaise humeur mais juste un « peu » fatiguée. Je ne trouvais plus le sommeil ces derniers jours pour la simple et bonne raison qu'à chaque fois que j’essaye de s'endormir une image horrible m’empêchais de pénétrer dans le royaume des songes. Toutes personnes extérieure se seraient sûrement hâtés de demander des informations sur cette chose horrible que je voyais et m'empêchait de dormir mais je n'aurais jamais répondu. Et je ne pense pas que quelqu’un aurait osé poser la question.

Il existe un jeu où le but est de trouver la vraie nature de la personne en face de soi. Tout le monde s'y essaye, tout le monde a des préjugés, tout le monde se fait des idées sur les gens, J’en fait partie également, même si je voue une réelle aversion à tout ceux qui ont de trop gros préjugés sur les autres. Je joue tous les jours à ce jeu, j’en suis la cible. « Pourquoi tu fais toujours la tête ? Ça t'arrive parfois de sourire ? Et pourquoi tu critiques toujours tout ? Ah parce que ça t'amuse de faire pleurer les autres ? ». Les originaux sont toujours la cible de curiosité dont j’aimerais bien se passer. Pourquoi le monde était il fait tel que dès qu'on s'en éloignait un peu, on se faisait assaillir ? Encore une question sans réponse, néanmoins une chose est sûre, jeu ou pas, J’en avait marre. Marre des gens, marre de ce monde, marre de toujours penser à cette image.
Je me serai d'ailleurs presque endormie si cette chose ne l'avait pas réveillé. Détrompez-vous, ce n'était pas cette image, mais plutôt la sonnerie annonçant la fin des cours qui me fit sursauter déclanchant plusieurs éclats de rire sur les élèves tout autour. Énervée, je me relevais, ramassais mes affaires et sortis de la salle de cour, étouffante avant même d’avoir pris les devoirs. A quoi cela me servirais ? Je savais déjà tout. Je n’avais nullement besoin de lire et relire une chose qu’un professeur aurait passé l’heure a essayer de faire entrer dans nos têtes, sans succès.

Je me dirigea vers le Toit. Le seule lieu où je savais ne pas être déranger par un imbécile. Je me dirigea vers le bord, regardant le vide. Celui-ci avait quelque chose d’attrayant. Je me sentais comme hypnotiser, je ne pensais à rien, rien à part le vide. La porte s’ouvrit et je tournais naturellement la tête, je m’appliquais à dévisager le jeune homme qui venait d‘arriver. Un défaut chez moi. J’observe tout ce qui bouge, respire. Comme si je n’avais que ça à faire. Et je connaissais bien cette personne. West je-ne-sais-plus-quoi. Un prénom tout aussi détestable que la personne qui le porte. Je détournais le regard, ne préférant ne pas lancer le premier assaut. Un bruit de ventouse me parvint. Je ne tarda pas à deviner ce que cela pouvait être. Les gens avaient des envie de lieu bizarre pour l’envoyer en l’air. Mais vont-ils se donner en spectacle devant deux inconnus ou vont-ils se trouver un lieu plus « intime » ?

Un coup d'oreiller me réveille, me sors de mes rêves et des mes pensées. Je regarde l'heure. Jamais je n'ai dormi aussi tard. Je n'ai pas été en cours, j'ai séché. Mais je ne suis pas un rebel, je ne fais pas ça pour me faire remarquer. J'avais juste envie de dormir la journée. La nuit je préfère rester éveillé. Et puis, qui n'aime pas braver l'interdit ? Je me lève étourdi, mes cheveux en bataille, pas rasé. Je ne suis pas des plus séduisants. Je préfère ça. Je n'ai pas envie de me faire beau, de faire en sorte que toutes les filles soient à mes pieds, ou dans mon lit. Non, je préfère rester naturel, garder mon air mystérieux. Rester celui qu'on ne comprendra jamais. Celui qu'on ne remarque pas tout de suite. Mais j'ai beau me faire discret, certaines personnes finissent par me remarquer. Je voudrais rester l'insignifiant petit West, celui que j'étais quand j'étais petit.

Je monte les marches qui me séparent du toit. Mon lieu culte. Celui où les élèves de St Jude adorent se retrouver seuls pour se perdre dans leurs pensées. Tout comme moi. J'y vais presque chaque soir. J'aime laisser mes pensées voguer dans ma tête. Et je ne pense à rien quand je suis sur le toit, je laisse mes jambes pendre dans le vide et je fixe le vide avec fascination, comme à chaque fois. Mais cette fois, ce n'est pas le cas. Je le sais dès l'instant où je reconnais la silhouette d'Elisabeth Lodway. Elle fixe le vide, comme je le fais d'habitude. Je ne sais pas pourquoi elle n'arrête pas de me lancer des vannes, ni pourquoi je l'imite, je ne sais même plus comment ça a commencé. Mais ça m'amuse. Tout m'amuse. Je souris en entendant le bruit d'un baiser langoureux. Un endroit romantique pour un moment intime. Et sûrement un rendez-vous programmé. Je déteste ce qui est programmé pour que ce soit romantique. J'aime la surprise, pourquoi tout faire comme dans les films. Romantique, à en vomir. Le couple remarque qu'il n'est plus seul, ils se lèvent et quittent la porte refermant la porte derrière eux. Tant mieux, je ne tenais pas vraiment à entendre ce genre de bruits toutes la soirée.

« Il me semblait qu'Elisabeth Lodway n'aimait rien, pas même le vide. »

» « one among a million » ; pv. delavigne west
» « i am your biggest temptation » | pv west