# B&M : what about my feelings?

Blaise me regarda longuement lorsque j'écarta le rideau de la cabine d’essayage. Il semblait ébloui. Evidemment, qui ne l’était pas ? Il me sourit, puis s’approcha de mon visage. Qu’allait-il faire ? Pendant une demi seconde, je crus qu’il allait m’embrasser, après ce qu’il m’avait dit tout à l’heure. Mais non, il prit juste une boucle dans sa main, et joua distraitement avec, avant de me dire que je devrais l’acheter, et que j’étais sublime dedans. J’avais beaucoup de chance après tout. Beaucoup de filles essayaient d’êtres des modèles de mode, sans beaucoup de succès. Il y avait une autre catégorie, celles que tout le monde copie, et qui lancent les tendances. Les filles comme moi. Il suffisait que je porte du bleu marine, pour que le lendemain, tout le monde porte du bleu marine. C’était parfois lassant d’être toujours copié, mais bon, il fallait bien que les gens sans aucun goût aient des modèles.
Avec un sourire malicieux, je répondis à Blaise qu’il pouvait peut-être me l’acheter. Bien entendu, je n’étais pas sérieuse, même si je n’étais pas contre. Puis la vendeuse me proposa une série d’autres robes. Je demandai à Blaise de choisir pour moi, et il prit une robe Dior orange pâle, ou plutôt beige. Une couleur que je n’avais pas l’habitude de porter. Mais de toute façon, qu’importe, parce que quand je la mettrais, je savais que seule les personnes qui me critiqueraient serait les personnes jalouses. J’entrai dans la cabine pour essayer la sublime robe. Blaise avait lancé le flirt, pourquoi pas ne continuer ? Je l’appelai. Il entra. Je lui demandai de fermer la mince fermeture éclair dans le dos, ce qu’il fit. Sa main chaude remonta le long de mon dos froid. On se regarda pendant un instant dans la glace, avant qu’il me fasse un sourire malin. Puis, il me retourna et déposa un baiser sur mes lèvres. J’étais surprise, et je le regardai sans comprendre. Ce n’était pas vraiment le genre de baiser que j’attendais. Blaise dut le comprendre, car il m’embrassa plus fougueusement, tandis que je soulevais son polo Lacoste. Je m’apprêtais à l’enlever complètement, lorsqu’il m’arrêta, et me dit un ‘Je t’aime’. Tout de suite, je m’arrêtai de l’embrasser. Quoi ? Lui aussi s’arrêta, surpris par ce qu’il venait de dire. Ca devait lui avoir échapper. C'était impossible autrement.


Post de merde,je t'avais prévenu *-*

Lui-même semblait aussi très surpris de ce qu’il venait de dire. En mon fort intérieur, je priais pour que ce soit vrai. Je ne savais pas quoi lui répondre. Quelques années auparavant, j’avais aimé quelqu’un. Ethan Wilson. Un bel enculé en fin de compte. Nous nous étions aimés pendant deux ans entiers. The king and the queen réunis. Nous étions les deux êtres les plus parfait des USA. Tout le monde nous enviait, tout le monde nous copiait. Nous faisions la une des journaux mondains. Ensemble, nous avions tous surmontés. C’est bête à dire, mais à ce moment là, je croyais réellement au grand amour. Nous avions fait des projets ensemble. A 20 ans je te demande en mariage. Ma première fille sera blonde comme toi, on l’appellera Ingrid, comme Ingrid Bergman. Et mon fils aura tes cheveux bruns, il sera un champion de foot. Nous aurons une grande maison à LA. Avec une piscine pour le muscler. Il te trompe tu sais. Cette dernière phrase d’une amie proche avait détruit ma vie affective. Du jour au lendemain, tout s’était effondré. Joy en avait bien profitée. Depuis ce jour là, je n’avais plus été la même. Depuis ce jour là, j’avais rejetée toute les personnes qui montraient trop de sentiments pour moi, ou qui m’avaient directement dit ‘je t’aime’. J’avais peur que ce drame recommence.

« Milla, je… Je ne sais pas ce qui m'a pris. Désolé. »

Je restais silencieuse, ne sachant pas trop quoi dire. Lui avouer mon histoire ? Ca faisait trop petite fille fragile. Non, en ce moment, j’avais juste envie de pleurer en repensant à Ethan. Pourtant, je n’avais aucune envie que Blaise me voit pleurer. Il y a des limites à l’amitié tout de même. Il me regardait de ses beaux yeux bleus, attendant ma réaction. Il semblait perdu, complètement paumé. Mon dieu. Blaise Denaveaux déstabilisé. A inscrire dans le livre des records. Je ne l’avais jamais vu auparavant dans cet état là.

« Je ne sais pas pourquoi je t'ai dit ça. Je n'arrive même pas à déterminer si c'est sincère ou non. Je… »

Je tournais brusquement ma tête, et fermais mes yeux. Je la sentais. Elle allait couler. Je rouvris mes yeux, et fis en sorte de les ouvrir le plus grand possible, pour essayer d’empêcher la larme de couler. Si je pleurais, ce serait aussi à inscrire dans le livre des records. Je n’avais jamais pleurée en publique depuis très longtemps. Peut-être depuis mon enfance. Lentement, je glissais le long de la paroi de la cabine d’essayage, et je tapotai le sol avec ma main pour faire comprendre à Blaise de s’asseoir avec moi. J’avais perdue ma voix, et dès que j’essayais de parler, aucun son ne sortait de ma bouche.
« Milla, réponds-moi ! Dis quelque chose n'importe quoi. » Je pris une grande inspiration, et tenta de sortir un son. L’opération échoua, et je sentis des larmes revenir. Alors je pris une grande inspiration et je commença à parler d’un ton calme et pas très fort : il ne fallait pas qu’on nous entende de l’autre côté.
« Il y a quelques années, j’ai aimé quelqu’un. C’était l’amour de ma vie. Et puis…en réalité, il me trompait. » J’avais dit la dernière phrase dans un murmure, je ne savais même pas si Blaise avait comprit. Tout ce que je voulais pour l’instant, c’était partir me coucher dans mon lit avec une tonnes de cookies et un chocolat chaud. « Depuis, je n’ai plus jamais aimé personne. » Je laissai à Blaise comprendre pourquoi je n'avais plus jamais aimé personne. S'il n'était pas trop bête, il devait comprendre. Je tournai mon visage vers le sien, et lui fit un mince sourire. « J'ai peur que ça recommence. » Surtout que je savais que beaucoup de fille aimait Blaise, et en sortant avec lui, je savais que l'enfer avait beaucoup de chances de recommencer.

Blaise me regardait bizarrement. Cela se voyait, il était complètement perdu. Il m’interrogeait du regard, et lorsque je m’expliquai enfin, il eut l’air de comprendre un peu mieux. A coté de moi, il semblait frissonner. Qu’est ce qu’il lui arrivait ? Soudainement, je me sentais vraiment mal à l’aise, ce qui ne m’était pas arriver depuis longtemps. Bon sang, pourquoi l’avait-il dit ? Il avait sans doute gâché notre relation. Maintenant, à chaque fois que l’on verrait l’autre, on penserait à ce fameux moment gênant dans la cabine. Notre relation ne serait plus jamais la même, c’était impossible. Blaise passa un bras autour de mon cou. C’était un geste paternel, très protecteur. Il approcha sa bouche de mon oreille, et me murmura doucement qu’il ne savait pas. Il m’invitait au restaurant. Finalement, qu’est ce qu’il était gentil sous l’image qu’il se donnait de gosse de riche vaniteux. Il avait l’air très compréhensif en ce moment. Moi je ne savais pas quoi dire, je restais à moitié bouche bée sans répondre à ce qu’il venait de me dire. Il se releva, en me souriant, me tendant la main pour que je fasse de même. Plus péniblement que lui, je parvins enfin à me hisser sur mes deux jambes. « Comme ça, tu pourras juger si je suis un salaud qui te fera souffrir ou non. » Quoi ? Cette fois-ci, je faillis retomber tellement j’étais surprise. Alors il envisageait réellement un Milla/Blaise !? Il me laissait une chance de l’aimer. Bon sang, ce ne pouvait pas être possible. Ce ne pouvait pas être Blaise en face de moi. Jamais il ne m’aurait dit une telle chose. Certes, peut-être qu’un jour il l’avait pensé, peut-être qu’un jour il le penserait, mais l’avouer, jamais. Il était bien trop fier pour ça. Pourtant, il venait de le faire. Mais je préférais croire qu’il l’avait dit sans s’en rendre compte, et qu’il ne l’avait pas planifié. Je tremblais légèrement. Je ne voulais pas qu’il parte, et pourtant c’est ce qu’il allait faire. Il regarda encore une fois ma robe, et me conseilla de l’acheter. Mais ce n’est pas ça qui retint mon attention. Si tu la mets demain, tu feras de moi un homme comblé. Les mots résonnaient dans ma tête, et je paniquais, même si j’essayer de ne pas en montrer les signes. Est-ce qu’il était vraiment sérieux ? Non, heureusement, car il rigola quelques instants après. Très doucement, il approcha sa bouche de ma joue et y déposa un léger baiser. Puis, il partit sans se retourner. Cette scène avait tout d’une scène de cinéma. Je me sentais exactement comme Audrey Hepburn dans Sabrina, lorsqu’elle revient de France totalement changée et que David l’invite à sortir. A cette pensée, mon cœur se réchauffa. Le rideau était resté ouvert, et je regardais au loin la silhouette de Blaise qui diminuait de taille. Rapidement, je ferma le rideau, me dépêcha de me rhabiller, et de payer la dernière robe. Pas besoin de payer des escarpins pour aller avec, j’en avais des tonnes, et je trouverais bien une paire de Louboutin qui pourrait aller avec.


Réponse très moyenne, dsl.