Jeevan Royalson
Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 30/10/2008
Il était une fois ... Popularité: (99/100) Mes Relations: Ma Citation: 'le mot dandy implique une quintessence de caractère et une intelligence subtile de tout le mécanisme moral de ce monde'
| Sujet: "walk idiot walk" 00.32am Ven 31 Oct - 19:07 | |
| Well, Is it true what they say about it You wanna do what I do and I doubt it And then they tell you anything about it Yeah, I know
Le son qui s’échappait de son i-pod projetait dans l’atmosphère des bribes d’électricité, pendant que ses doigts pianotaient sur le volant de sa Bentley. Rapprochant ses lèvres comme s’il allait siffler la mélodie, il guettait du regard la sortie de l’immeuble, du moins l’immense porte de bois à sa droite. Ils avaient résolu ce soir là d’aller au Queen, voir si moyen il y avait de foutre un peu la merde dans tout ce ramassis de jeunes coincés qui n’attendaient que le coup de pistolet pour laisser s’échapper leur vice trop longtemps contenu dans leurs petits slips de morveux. Ils étaient tous les deux déjà bien poudrés, lui et Harry, et Jee’ commençait à n’y voir plus très clair. « - Putain, il fout quoi Neil, ça va faire cinq minutes merde. » Pendant que Harry se plaignait comme un chacal – le tout depuis qu’ils étaient partis de chez Jee’, donc bien avant d’avoir commencé à poireauter, Jeevan s’était mis à observer ses narines pâles au rétro. « - Tu penses pas que je devrais recommencer la seringue et arrêter de sniffer ? » La coke lui filait les yeux rouges, lui brûlait le nez même deux heures après s’être poudré, et surtout, ce goût de fer et de sang dans la gorge, il commençait à le vomir. Rien ne pouvait altérer l’humeur d’Harry. « - Mais non. Mais j’en sais rien putain, pourquoi tu veux arrêter la poudre, ça a jamais fait de mal à personne c’te connerie. » Il grommela ses conneries tout en matant par la vitre arrière en se rongeant les ongles. Jeevan se détacha de son image nasale et observa son ami dans le rétroviseur. Il lui dit en riant : « - Hey… Relax. » Au moment où il parlait, la grande porte de bois s’ouvrit de peu pour laisser s’infiltrer au dehors une mince silhouette vêtue d’un long manteau et d’un chapeau noir. Neil avait mis du crayon noir sous ses yeux, son long corps maigre s’infiltra dans la voiture, sa main gauche tenant doucement son bras droit indiquant qu’il avait déjà commencé. Si Jee’ n’avait pas été hétéro, il se serait sûrement jeté sur lui. Il balança son i-pod sur le socle posé à sa droite et Seven Nation Army fit vibrer la voiture entière. La pression qui étouffait Harry semblait être totalement descendue. Lorsqu’il était défoncé, Harry avait le don de devenir totalement toqué. Il s’inquiétait pour des trucs à la con, et ça, ça rendait Jee’ totalement euphorique. « - Harry en pouvait plus de t’attendre ma poule, regarde le il est tout en sueur, pas vrai demoiselle ? » demanda-t-il en se tournant en arrière vers Harry, seul derrière lui et Neil, pendant qu’il démarrait à fond. « - C’est vrai ma biche ? demanda Neil d’un air distrait tout en déboutonnant son manteau à col haut. Attends que je passe à l’arrière, tu vas pas être déçue… » Si Jeevan était taré, ce n’était rien, rien comparé à Neil Dickinson. Neil avait déjà violé une fille – que Jee’ lui avait présenté, et qui n’avait voulu le sucer que pour soixante euros ; Jee’ lui avait conseillé d’aller se faire foutre, mais Neil, lui, avait accepté le marché… gratuitement. – il avait évité la prison six fois dans sa vie, juste parce que son frère était avocat réputé dans le cabinet de papa, etc. Neil et Jeevan se connaissaient depuis maintenant quatre ans, et ils continuaient à sortir ensemble, certaines nuits où leurs intérêts se rapprochaient étrangement… Jee’ et Neil étaient deux être comparables : tous deux d’un caractère indomptable, petits merdeux philosophes et dandy lucides qui se posaient au dessus de la foule trop crédible, deux valets du diable, deux jokers en puissance. Etrangement, ils se respectaient l’un l’autre et se posaient sur un pied d’égalité, sans jamais toucher à leurs valeurs mutuelles, même s’ils possédaient à peu près les mêmes, à la nuance près que Jeevan avait dix neuf ans, et Neil vingt quatre. Si Jeevan était magnifique par son charme ténébreux, Neil surprenait par son style de dandy. Il se fringuait tel qu’on avait l’impression en le voyant marcher dans la rue d’observer une photo d’Hedi Slimane en train de se mouvoir hors du papier. Ce fut justement ce gentleman là qui détailla le conducteur du coin de l’œil, de sa place de passager. « - T’es belle comme un ange, salope. Toujours hétéro ou je peux tromboner tes positions ? » Jeevan sourit en coin, s’apprêtait à lui répondre lorsque son pied, par réflexe devant l’action, écrasa la pédale de frein. Sans ceintures, ils seraient sûrement passés tout trois jusque sur le trottoir d’en face.
« - Silly bitch, shit ! » Il s’était arrêté à dix centimètres d’une brunette ahurie qui avait traversée sur le passage clouté au orange. La voiture à l’arrêt, Jeevan posa son front contre le volant, pendant que Harry s’étalait contre le fauteuil de derrière, les jambes écartés, en allumant son i-pod, signe qu’il recommençait à stresser pour rien ET à se faire chier. Neil, lui, observait d’un œil intrigué et légèrement amusé la brune qui restait au milieu de la route, face à leur parechoc, comme paralysée. Il avait l’air d’un zoologue qui venait de découvrir une nouvelle espèce en pleine jungle. Au bout de dix secondes, Jee’ ralluma le moteur et releva la tête, près à reprendre la route. A’rebours sur le i-pod, qui faisait vibrer les sièges de cuir. Son regard bleu se posa sur le piéton, toujours immobile face à eux, comme… endormie. Ou choquée, à voir. « - Putain mais tu bouges connasse ? » D’une voix grave basse et amusée, Neil la désigna d’un très léger mouvement de menton. « - Tu devrais aller la voir, elle a l’air sonné… » Jeevan ferma les yeux quelques secondes, pour être sûr qu’il avait bien entendu. Il tourna la tête vers Neil, qui souriait à peine, le regard toujours sur la rescapée. Poussant un juron, Jee’ ouvrit la portière et sortit dehors. Il s’avança de son allume de dandy, slim noir et Ferragamo noires, vers la jeune fille en question. Tout près d’elle, il secoua la tête de droite à gauche, l’entourant légèrement de son bras. « - Jeevan Royalson. Faites attention au orange, ma petite dame, surtout par les nuits qui courent, on voit de ces tarés sur la route… Ca va aller ou il vous faudrait un remontant ? » Jeevan Royalson était le genre de personne que tout le monde reconnaissait rien qu’à son ombre et à sa démarche dansante, et, pour les plus lents à la détente, à sa voix rauque qu’on entendait souvent crier dans les postes et les i-pods des jeunes enfants du rocknroll. Pour les abrutis, en tout dernier, on le reconnaissait une fois qu’il/qu’on l’annonçait. ‘Jee’ Royalson, mais oui !’, oui, qu’on est bêtes, n’est-ce pas ? Jeevan Royalson était tout à fait le genre de personne à prendre à l’arrière de sa voiture une petite créature frêle et encore mineure qu’il avait manqué d’écraser, tout à fait madame. | |
|