« naïveté » || jules c.

naïveté

Sixtine Barthelemy, jeune brunette ne dépassant par la barre des un mètre soixante trois et qui dont la popularité était un échec total, et qui côté argent n'avait pas de quoi ce vanter et ce faire apprécier avait pour habitude de renier toutes sortes de fêtes, elle n'aimait pas sa, et encore moins lorsqu'elle avait eu lieu au "Queen", cette boîte rempli de gens riches n'ayant qu'une envie de tête : coucher. Ce qu'elle trouvait plutôt repoussant, non pas qu'elle soit une sainte-ni-touche, mais tout simplement vu les conditions elle ne préférait même pas y penser. Mais ce soir c'était différent, elle avait mis les pieds dans cette discothèque, non pas de son plein gré, elle y avait été plutôt poussé par quelques une de ses connaissances, chose qu'elle allait vite regretter. Au début cela allait, bien qu'elle n'était pas très à l'aise parmi cette foule de monde dansant au milieu de la piste, les verres en main. Sixtine décida de s'asseoir près du bar en compagnie des personnes qui l'avait accompagnée bien que la plus grande partie s'était défilé en allant au milieu de la piste, chose auquel elle ne voulait pas participer, on lui demanda si elle voulait boire, elle répondit "non", mais on ne l'écouta pas, elle bu, et sans ce rendre compte, les verres défilés sous ses yeux, sans qu'elle en prenne vraiment conscience, les heures passaient et c'est lorsqu'elle posa les deux pieds par terre qu'elle compris que son équilibre laissait à désirer, une vue flou, un horrible mal de crâne, instinctivement elle se rattrapa à la première chose qu'elle attrapa, le rebord du contoir. La musique lui semblait bien lointaine et résonnait durement dans sa tête, non c'était un mauvais rêve ce n'était pas possible, fermant les yeux pendant un long moment comme pour ce "réveiller", en vain. La démarche titubante, elle fini par lâcher qui explosa au sol, Sixtine lâcha le contoir, fit un pas et s'écroula parmi les débris de verre, s'entaillant les mains et le visage, les larmes lui montèrent aux yeux, des larmes noués de peur et de stress, impossible pour elle de ce relever, elle n'avait aucune force. S'aidant de ses mains pour se redresser un peu, c'est en rampant à moitié qu'elle réussit à sortir de cet endroit dont elle n'irait jamais remettre les pieds. Allongée sur le ventre, elle attrapa faiblement son téléphone portable, et composa un numéro qu'elle connaissait par cœur, celui de son meilleur ami, d'une voix faiblarde elle prit parole lorsqu'il décrocha.

« Jules ... Aide moi, je ... je suis devant le Queen ...
Je me sens pas bien ... J'ai peur Jules, je ne veux pas
qu'il m'arrive quelque chose, je t'aime Jules je ... »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'odeur du sang lui devait insupportable, un mélange de rouille, odeur désagréable. Sa respiration s'accéléra, elle était en pleure, elle souhaitait poursuivre sa phrase lorsqu'elle finit par perdre connaissance. La peau blanchâtre, le corps puant l'alcool, et le sang présent sur son visage et ses mains, elle n'était plus en état de penser quoi que ce sois, elle était loin ... Bien loin.

J'ai décidé de ne pas sortir. Pas ce soir. Je reste dans ma chambre. Tranquille. J'ai plus d'une centaine de clichés à développer. Et puis j'ai pas envie de sortir. Je préfère me concentrer sur mes clichés. En plus, ce soir, je suis seul. Les autres mecs ne sont pas là dans la chambre. Ils sont sortis je crois. Y'en a un avec sa copine et les deux autres doivent traîner aux bars. J'ai pris des clichés pas trop mal aujourd'hui. J'aime bien même. Aujourd'hui, je me suis attardé aux terrasses des cafés. Et autant dire que certaines sont subblimes. Dans des petites rues que personne ne connaît. C'est vraiment là toute la beauté de Paris. Bref, je trempe donc mes clichés sous la lumière rouge. Heureusement que ca ne dérange pas mes colocataires d'avoir des photos suspendues un peu partout. Ils sont plutôt cool avec moi. Mon portable dans ma poche vibre. J'ai pas envie de répondre. Je suis bien là seul tranquille. Je le sors quand même pour voir qui m'appelle. Sixtine. Je jette un rapide coup d'oeil à l'horloge. Il est deux heures trente sept du matin. Je me demande bien pourquoi elle m'appelle à cette heure ci. D'habitude elle dort. D'un coup d'oeil intrigué, je regarde encore mon portable pour vérifier que c'est bien elle. Oui. Sixtine m'appelle au beau milieu de la nuit. Je décroche.

"Allô ?"

Sa voix tremble. Elle pleure. Elle est très mal. Elle parle d'une voix pas assurée. Je m'inquiète rapidement et laisse tomber le cliché que je tenais entre mes doigts. Elle est au Queen. Elle ne va pas bien. Elle a peur. Peur qu'il lui arrive quelque chose. Elle dit qu'elle m'aime. Je comprend plus rien. Qu'est ce qu'elle fout au Queen bon sang ? Elle ne va jamais là bas. Elle a dû rencontrer des gens pas très clairs dans cette boîte. Moi-même quand j'y vais je reste prudent. Je suis pris de panique. Il faut absolument que j'aille la chercher.

" Bouge pas Six', j'arrive ! "

Je raccorche avant même qu'elle ai eu le temps de répondre quoique ce soit. Le Queen est à quelques patés de maisons d'ici. Je sors de la chambre en courant et laisse tout en plan. J'ai juste eu le temps de prendre mon portefeuille et ma veste. Je fourre le portable dans la poche de mon jean. Pas le temps de prendre un taxi. Ca sera trop long. Je cours. Au beau milieu d'une nuit Parisienne. Je cours du plus vite que je peux. Il n'y a quasiment personne dans les rues près du lycée. sept minutes après mon départ, j'arrive devant l'entrée du Queen. Je paye mon entrée. Sachant que je ne vais pas y rester bien longtemps. Je me précipite dans la salle. La fête bat son plein. La musique techno et électro m'assourdit quelques instants. Sixtine ne m'a pas dit où elle était. La salle est bondée. Je m'avance vers le bar. Elle est là. Seule. Evanouie. Par terre. Au milieu des débris de verre. Ses mains et son visage sont entaillés. Elle serre son portable dans sa main gauche. Mon coeur bat à toute vitesse. Je pousse les gens à côté et me précipite vers elle. Je lui dégage le visage des débris de verre. Elle saigne beaucoup et sens l'alcool. Bon Dieu Sixtine, qu'est ce que tu as fait ? Je lui prend son portable et le fourre dans ma poche, avec le mien. Je passe mes bras sous son corps frêle. Elle est petite et légère. Je me relève, portant ma meilleure amie entre mes bras. Telle un cadavre. J'ai peur. Personne autour n'a vu la scène. Même pas les barmans. Je m'approche de la sortie du plus vite que je peux. Sa tête est posée contre mon torse. Elle n'a toujours pas repris conscience. Je ne peux pas la poser par terre. Un mec à côté de moi dans la rue me voit. Je lui demande de siffler un taxi. Il accepte gentiement. Je le remercie vivement pendant qu'un taxi s'approche. Le même mec m'ouvre la portière. Je suis affolé. Paniqué. Je pose Sixtine sur la banquette. Allongée. Je remercie encore une fois le gars du trottoir qui lui aussi paraît alerté par la situation de Sixtine. Je m'engouffre dans le taxi avec mon amie. Referme la portière.

Elle est bien loin, ne devinant pas ce qui ce passe autour d'elle. Impossible pour elle de reprendre conscience, à l'endroit ou elle était, ce n'était pas possible, de plus l'odeur de son propre sang lui avait piqué le nez ce qui n'avait rien arrangé son état. Des bras la portent, ceux de son meilleur ami, celui qu'elle a appelé pour venir l'aider à sortir de là. Une allure de cadavre, les yeux clos, le visage pale quelques peu entaillé, et empestant au plus au point l'alcool. Cela ne lui ressemblait pas, mais elle était si naïve, gamine, et c'était fait tout simplement entrainée. Son corps déposé sur la banquette au côté de son meilleur ami. Sixtine était faiblarde, la respiration basse et impossible à entendre. Les minutes s'écoulèrent et à part sa respiration, la jeune brunette ne laissait paraître aucun signe de vie. Elle était déconnectée de la réalité, dans un sommeil lointain, tic tac ... tic tac, elle fini par ouvrir les yeux avec difficulté, une vision toujours aussi flou, Sixtine arriva tout de même à percevoir son meilleur ami, d'une voix faible, ce qu'elle prononça ce rapprocha plus d'un murmure :

« Je suis naïve hein ? ... Pardon Ju' ... »

Pardon de quoi ? De lui causer autant de soucis, d'avoir toujours besoin de l'aider. Elle avait beau être débrouillarde et autonome, dans ce genre de situation elle savait que faire. Un faible sourire s'empara de ses lèvres en sang, elle prit une grande inspiration et ses yeux ce fermèrent de nouveau, c'était plus fort qu'elle, Sixtine se sentait bien trop mal pour rester l'air "conscient" plus de quelques secondes. Le tête lourde, elle avait l'impression que la seule solution serait de ce cogner. Dans un geste lent elle s'empara de la main de son meilleur ami et la fit ce poser sur son cœur, comme pour lui dire qu'elle allait mieux et que sa respiration prouvait qu'elle n'allait pas mourir dans les secondes qui allaient suivre.

« Merci ... Dis ... Tu crois que ca va passer ? J'ai mal à la
tête, j'ai envie de vomir, je tiens plus debout, je vois tout flou
et l'odeur du sang me pique le nez, je me sens ... Idiote. »

Et après tout, elle l'était, idiote de s'être fait entrainer par des gens ce disant être ses "amis", habituellement Sixtine était plutôt responsable, mais il faut croire qu'elle avait laissé son sérieux de côté, chose qu'elle n'aurait pas du faire, vu son état pitoyable auquel elle était confrontée à l'heure actuel.

« On est bientôt arrivé ? J'ai besoin d’une aspirine je crois ...
Enfin je suis pas état de croire quelque chose. »

Elle est toujours dans les vaps. Sa repiration est saccadée. Elle empeste l'alcool. Je lui essuie quelques taches de sang sur le visage et dégage quelques mèches de cheveux. Le taxi roule. Elle n'a toujours pas repris conscience. Les minutes passent. Mon inquiétude retombe peu à peu. Je lui en veux. Je lui en veux d'être allée au Queen. Je lui en veux d'avoir bu. Je lui en veux. Cela ne lui ressemble pas. C'est contre sa nature. Je ne sais pas ce qui lui a pris. Le chauffeur ne dit rien. Le taxi roule silencieusement dans Paris. Soudain, j'entend sa voix. Faible à cause de sa fatigue. Rauque à cause de l'alcool. Lente à cause des deux. Elle se dit naïve. Oui c'est bien le mot. Je ne me suis jamais disputé avec Sixtine. Mais là j'éprouve une grande envie de l'engueler. Je le ferais plus tard. Elle me demande pardon. Pardon de quoi, je ne sais pas. Bref, c'est tout Sixtine ca. Demander pardon à tout bout de champ. Elle prend ma main. Elle l'ammène sur son coeur. Il bat à intervalles réguliers. Je pourrais presque mesurer son pouls. Elle va bien. Elle va mieux. Je le sens.

" On en parlera plus tard Six'... T'as pas à me demander pardon, j'suis là tu le sais. "

Je n'ai pas dit ca sur un ton agressif. Plutôt doux. Calme. Posé. Je ne veux pas la brusquer alors qu'elle est dans cet état. Les symptômes qu'elle me décrit ont tout des symptômes des gens ayant trop bu. Elle a trop bu. Beaucoup trop. En plus elle est sensible au sang. Et là elle en a sur le visage et les mains. Tu m'étonnes que la tête lui tourne et qu'elle ait envie de vomir. Elle me demande quand est ce qu'on arrive. On est plus qu'à quelques rues de St Jude.

" C'est normal ca. T'as trop bu Six'... ca va passer. Demain matin t'auras juste mal à la tête. Et ne prend surtout pas d'aspirine sinon tu vas être KO pendant 3 jours. On arrive bientôt. Je te ramène à ta chambre ou tu veux venir avec moi ? "