Cible Repérée [Agnès]

St Jude. La plupart des élèves y étidiant étaient des grosses têtes...ou alors des petites têtes au gros porte monnaie. Le second cas de figure était plus courant cependant. Carolane n'en faisait pas parti, dieu merci. En fait, elle était parmi les bons élèves, pas les meilleurs parce qu'elle ne se donnait pas à fond, ne faisant que le minimum neccessaire, et elle ne faisait pas non plus parti des très riches, elle était donc aisée, mais pas riche. Pour résumé, elle était sencée faire parti des "exclus" de St Jude, mais elle avait réussi à se faire connaître par sa personnalité assez spéciale. Elle était donc le contraire de ce qu'elle aurait aimé être, c'est à dire grande, blonde, belle, riche et surtout, avec une véritable aura envoutante. Un peu comme Agnès en fait. Agnès était une élève de St Jude, en fait c'était LA fille du lycée, elle avait tout pour plaire selon Carolane. Pourtant elle n'en était pas jalouse, juste pleine d'admiration. Elle aurait rêvé lui ressembler, être comme elle, être son égale. Mais c'était loin d'être le cas, Carolane avait un visage plutôt banal parfois même méchant, les yeux bleus gris, les cheveux bêtement chatains, elle était petite, elle avait la voix rocailleuse et en plus, elle passait plus de temps à faire du sport qu'à faire les magasins.

Justement, en parlant de magasins, Carolane se trouvait dans l'un d'eux, à la recherche de petits trésors. Elle errait dans les rayons sans but précis en tête, sortant de temps à autre un article d'un rayon, le juger, le reposer ou alors, le poser par dessus son bras en vue de l'enmener en cabine d'essayage. C'est alors qu'une fille entra dans le magasin, Carolane la reconnut tout de suite, elle se cacha légèrement dans son rayon pour pouvoir l'observer tranquillement. Agnès allait elle opter pour le chandail qu'elle avait reposé avant ou allait elle le délaisser aussi ? Carolane espéra la seconde solution. Puis soupira devant le ridicule de la reflexion.

Le cri que je pousse fait sursauter ma mère et la bonne qui faisait son lit. Mon père débarque dans ma chambre, ne me voit pas, pénètre dans mon dressing et finit par me trouver. Je suis debout, en sous vêtements, des tas de vêtements à mes pieds. Je n'attends pas qu'il pose la question. JE N'AI RIEN A ME METTRE. Il sourit, dépose un baiser sur mes cheveux blonds et me suggère de sortir faire du shopping. Avec sa carte. Je ne m'attendais pas à ça mais prends quand même la carte.

Deux heures plus tard me voilà devant notre hôtel particulier. Là, j'ai trouvé de quoi me vetir. Un vieux jean, un vieux pull, le tout planqué sous un imperméable Burberry. Ma démarche est lente mais assurée, et je me dirige sans hésiter vers les magasins de luxe. Là, je me sens dans mon univers. On dit que l'habit ne fait pas le moine mais cependant, je pense que cela aide beaucoup. Qui préféréz vous entre la brune mal fringuée ou la brune mieux fringuée et souriante ? Car oui, quand on porte sur soi le fruit de plusieurs mois de salaire, cela donne le sourire, ça remplace l'anti-cernes et les antidépresseurs.

Je m'arrête devant une paire de botte en caoutchouc à l'aspect verni. Je hausse un sourcil septique mais ne peux m'empêcher de l'essayer. Tiens, elles sont marrantes, je les prends, je les mettrai quand je le promettrai sur les bords de la Seine. Depuis quand je me promène sur les bords de Seine moi ?

Un espèce de pull attira mon attention. Je m'approche et l'examine sous toutes les coutures. Ah, non, c'est un chandail. Non merci. Je le lâche négligement et il termine sa course sur le sol. Je le regarde en soupirant. Je n'ai ni l'envie, ni la force de me pencher pour le ramasser. Enfin bref, je continue ma promenade dans.